Bac 2022 : les modalités
3 principes pour le bac général
Le bac général connaît encore quelques ajustements tout en conservant 3 grands principes.
- des cursus plus personnalisés avec le choix par l’élève de ses spécialités
(3 spécialités en Première puis 2 d’entre elles en Terminale) en plus des matières de tronc commun, - une meilleure préparation des élèves à l’expression orale,
- un renforcement du contrôle continu qui compte pour 40% de la note finale au bac.
Que concerne le contrôle continu ?
- les langues, l’histoire-géo, l’éducation civique, l’éducation physique et sportive et l’enseignement scientifique : les élèves seront évalués en classe tout au long des deux années de première et de terminale et c’est leur moyenne qui comptera comme note du bac.
- la spécialité qui sera abandonnée en terminale
- les options de première et de terminale (LV3, latin, maths complémentaires ou expertes, droit, ..)
Chaque matière n’aura cependant pas le même poids dans la notation. Les matières du tronc commun auront un coef 6 (coef 2 pour l’EMC) alors que la spécialité abandonnée aura un coefficient 8. Les options sont réintégrées au contrôle continu ; une option suivie uniquement en terminale comptera pour coef 2, une option suivie en première et terminale coef 4. Les élèves pourront présenter jusqu’à 4 options au bac, dont maximum 3 de coefficient 4, pour ne pas dépasser un total de coefficients de 14.
Quelles épreuves pour le bac 2022 ?
- en fin de première pour le français (coef 5 pour l’écrit et 5 pour l’oral)
- en mars de l’année de terminale pour les deux spécialités conservées (coef 16 chacune)
- en juin pour la philo (coef 8) et le Grand Oral (coef 10).
La France rejoint ainsi une majorité de pays occidentaux qui ont déjà opté pour un rite de passage plus « light », comme l’Allemagne avec son « Abitur » dont 2/3 de la note finale est constitué du contrôle continu, comme l’Italie avec « la Maturita », comme la Belgique francophone qui n’a que deux épreuves écrites de français et d’histoire, … Quant à la Suède, pas d’épreuve du tout à la fin du lycée !
S’il est bien un secteur qui n’est finalement pas frappé d’immobilisme, c’est celui de l’éducation !!!
Quels impacts sur les jeunes et les enseignants ?
Cette réforme impacte en profondeur :
- la relation au travail des jeunes qui sont désormais notés plus régulièrement et sur 2 ans ; l’effet sprint final disparaît et le niveau des élèves devrait s’en ressentir positivement
- également la vigilance des enseignants qui doivent, à la fois, faire acte de bienveillance – le but n’étant pas de nuire au fameux dossier de l’élève pour Parcoursup – et d’objectivité pédagogique.
Quid de Parcoursup ?
Les effets du contrôle continu
Effet induit mais effet réel du contrôle continu, on constate une hausse des notes et une uniformisation des dossiers des lycéens, ce qui peut conduire à de réelles injustices et empêcher certains très bons élèves d’intégrer les formations qu’ils convoitent.
Alors que la plateforme Parcoursup a utilement ouvert des possibilités nouvelles d’accès à des formations prestigieuses jusqu’ici peu connues de tous, cet accès-même risque d’être compromis par les nombreux biais de notations.
Submergés de demandes, les établissements les plus prisés vont souvent devoir opérer une première sélection sur des algorithmes basés sur 2/3 des notes du bac (n’en seront exclues que les notes de philosophie et du Grand Oral). Les notes étant moins discriminantes, pour « faire le tri », certaines prépas ou établissements sélectifs peuvent alors être tentés de mettre en place un « redressement » en octroyant un bonus aux candidats des « très bons lycées ». Mais comment savoir à Paris, Lyon ou Strasbourg si tel ou tel lycée de Picardie ou du Pays Basque pratique une notation plutôt sévère ou plutôt généreuse ?
Ainsi donc, cette réforme ouvre la voie à de nouveaux chantiers éducatifs. Des commissions d’harmonisation ont été créées dans de nombreux lycées, par niveau et par matière, afin de permettre aux enseignants de comparer leurs notations sur la base de grilles d’évaluation communes. Mais qu’en est-il de commissions inter-lycées ou académiques ?
Se différencier, une nécessité pour les jeunes
Du côté de l’élève candidat à des formations sélectives sur dossier, l’enjeu va être alors de se différencier !
Ce sera partiellement possible grâce à la lettre de motivation qui fera apparaître ses « soft skills » développées grâce à des expériences associatives, sportives, … Mais encore faut-il avoir franchi le premier round algorithmique !
D’autres tenteront l’obtention de nouvelles certifications délivrées par des organismes externes, comme des certifications en langues, en mathématiques, voire même verra t’on un jour l’introduction d’examens tels que le SAT aux Etats-Unis, la Selectividad en Espagne, …en quelque sorte, un bac à deux vitesses !
Ou peut-être reviendrons-nous à un nombre plus restreint de vœux sur Parcoursup, voire à des vœux hiérarchisés comme sur APB pour « alléger » et affiner le travail de sélection des établissements supérieurs ?
A chaque réforme du lycée son collège d’incertitudes et de solutions adaptatives !
Gageons surtout que les élèves y gagnent des enseignements adaptés à leurs centres d’intérêt qui leur permettront de s’impliquer durablement et efficacement dans leurs études !